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La nouvelle géographie économique

Les sciences économiques ont longtemps ignoré le concept de spatialité et de localisation des activités,

Les sciences économiques ont longtemps ignoré le concept de spatialité et de localisation des activités, comme si les phénomènes économiques ne se déroulaient pas dans un espace géographique.

Les préoccupations des économistes se sont orientées depuis une trentaine d’années sur la recherche d’explications de la localisation des activités.

Ils ont ainsi cherché, à partir des théories économiques traditionnelles, à développer de nouvelles approches et des modèles explicatifs de la localisation d’activités.

La Nouvelle Géographie Économique s’appuie sur les apports des travaux de l’économiste Paul Krugman menés dans les années 1980 sur la recherche d’explication des échanges internationaux.

La Nouvelle Géographie Économique considère l’implantation des activités économiques dans l’espace comme le résultat d’une confrontation complexe entre des forces centrifuges qui conduisent à une dispersion des activités économiques et des forces centripètes qui sont à l’origine de l’agglomération spatiale des activités.

Pour expliquer l’agglomération d’activités économiques dans une zone économique, la NGE retient comme essentiels 4 séries d’éléments explicatifs :

  • les rendements d’échelle croissants ;

  • la concurrence spatiale ;

  • les coûts de transport ;

  • les externalités positives.

 

Les économies d’échelle (internes ou externes) permettent de réduire les coûts unitaires.

Chapeau City et Times

Elles sont source d’agglomération des activités. Les rendements croissants (rendus possibles par l’augmentation de la productivité et les ruptures technologiques fortes) favorisent le regroupement géographique des industries, et donc de l’offre, alors que les entreprises s’installent aussi de ce fait dans les régions qui présentent les débouchés les plus importants (cf. Paul Krugman).

L’intégration croissante favorise la spécialisation et la concentration.

En effet, la baisse des coûts de transaction permet de se localiser dans une seule région, en bénéficiant des économies d’échelle, ce qui favorise les effets de concentration et de spécialisation.

La spécialisation peut ainsi entraîner des échanges de nature intra-branche, en raison de la différenciation des produits -i.e. de produits spécialisés-.

La NGE propose ainsi un cadre d’analyse permettant d’expliquer les conditions de spécialisation et de concentration des économies. Elle prend également en compte des conditions de concurrence imparfaite.

S’agissant de la concentration, lorsqu’il y a des écarts significatifs de situation entre régions ou territoires, ceux qui ont des niveaux de revenus les plus élevés ont tendance à attirer les activités à fort contenu technologique. Avec de tels écarts, les mouvements de concentration s’accroissent tandis qu’avec des écarts faibles entre territoires, les mouvements de concentration sont moins marqués.

Par rapport aux champs théoriques précédant, la NGE rend compte d’une réalité économique beaucoup plus complexe.

Ces travaux théoriques se sont accompagnés depuis une vingtaine d’années par des études empiriques, notamment sur la spécialisation et la concentration des activités aux États-Unis et en Europe.

Novembre 2015

Mis à jour le : 06/03/2017 15:18